Prédication 19 décembre 2021, Réal Gaudreault
Autorité spirituelle partie 2: "Quiconque veut être le Premier" (Mat 20 : 27)
Convoitise parmi toutes les convoitises est le désir d’être le plus grand. Qui est le plus influent, le plus inspirant, le plus écouté, le plus adulé, le plus imité, le plus couru et le plus glorieux, LE PREMIER? Voilà la question cruciale qui brûle au tréfond du cœur de tout homme. Bof nous dirons-nous, ce sont des passions brulantes qui n’ont d’importance que pour les païens car pour nous qui sommes chrétiens, il règne en nos cœurs sanctifiés les plus purs sentiments en ces choses. Oui je sais, c’est de l’ironie.
À l’évidence, le christianisme est gangréné par les mêmes passions qui dévorent les gens de ce monde. Quelle église n’a pas un jour subit une division et des troubles causés par la rivalité et le besoin primaire d’être celui qui sera le PREMIER? Or, il en est ainsi parce que nous sommes des humains coincés avec les mêmes besoins et les mêmes désirs que nos semblables. Nous agissons en répondant aux mêmes stimulus qui nous attirent sur les pentes abruptes et destructives du succès et la réussite à tout prix. Et pour y arriver, il nous faut l’ambition d’être le PREMIER. Mais il faudra y renoncer nous dit Jésus si nous voulons prendre part à son œuvre.
Pour abandonner ces envies nocives, il faudra vraiment faire de gros efforts car y renoncer implique de marcher à contrecourant des dynamiques qui nous environnent en ce monde. Pire encore, il faut veiller tous les jours sur notre cœur si fragile d’où provient cet appétit qui sait se déguiser en bonnes intentions. Avant d’être un problème de société, l’appétit vorace du pouvoir est une déviance monstrueuse qui nous dévore de l’intérieur. Vouloir être adulé comme le Premier, qui n’en veut pas parmi les hommes de la race des fils d’Adam?
Il faut remarquer l’approche révolutionnaire de Jésus sur la question du leadership. Jésus ne propose pas une nouvelle approche du leadership mais rien de moins qu’un renversement complet du concept qui entraine celui qui désir être le plus grand à choisir plutôt d’être un simple serviteur. En fait, même ce mot « leader » si souvent utilisé dans nos milieux chrétiens ne colle pas à l’instruction de Jésus car ce mot invite davantage au rêve d’une destinée qui nous fera rayonner.
Voilà plutôt ce que disait Jésus :
« 26 Il n'en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur; 27 et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave. 28 C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » Mathieu 20 : 26-28
Au verset 26, Jésus nous appel à être des serviteurs, des « diaconos », c’est-à-dire, des gens qui se laissent attirer davantage par le désir de servir plutôt que de diriger. Ensuite, au verset 27, il utilise le mot esclave, « doulos », c’est-à-dire, se mettre dans la condition du serviteur le plus bas de l’échelle hiérarchique. Le refus de servir, c’est le choix de s’épargner pour ses propres avantages. Le refus de servir, c’est le refus du Christ lui-même.
Dans la prédication de dimanche le 19 décembre, nous regarderons quelques textes où Jésus traite de cette question cruciale pour nous tous qui prétendons vouloir le servir.